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OMS : « Bien vieillir » une priorité mondiale

La population mondiale vieillit, mais pas en bonne santé. Dans une série du journal scientifique The Lancet, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) détaille les défis à venir pour les gouvernements du monde entier.

La revue The Lancet a récemment publié une série sur la santé et le vieillissement qui constate une grande lacune des systèmes de santé pour résoudre les défis liés au vieillissement de la population au niveau mondial. La hausse de la fréquence des maladies chroniques et la baisse de la qualité de vie sont en passe de devenir un défi majeur pour la santé publique, du fait du vieillissement global de la population.

L’ensemble de la population vit de plus en plus longtemps. Ainsi, à l’horizon 2020 et pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans aura dépassé le nombre d’enfants en bas âge (moins de 5 ans) tandis qu’en 2050, la population mondiale des seniors aura atteint 2 milliards de personnes contre 841 millions en 2014.

Comme le souligne l’OMS, la mise en place de stratégies peu coûteuses et efficaces pour réduire le tabagisme et l’hypertension artérielle, ainsi que l’amélioration des couvertures de santé ont permis dans les pays à revenu élevé à une baisse de la mortalité liée aux maladies cardiovasculaires. Pour autant, l’augmentation de la longévité grâce à l’amélioration des conditions de santé ne signifie pas que l’espérance de vie en bonne santé augmente.

A ce titre, l’académie nationale de médecine publiait en Mai 2014 un rapport dans lequel elle faisait état qu’entre 2008 et 2013 en France, les incapacités fonctionnelles de la vie quotidienne se sont aggravées pour les français des 2 sexes âgés de 50 à 65 ans. La diminution de l’espérance de vie en bonne santé fonctionnelle (c’est-à-dire sans limitation dans les actes de la vie quotidienne) s’explique par un allongement plus important des années totales de vie que des années de vie indépendante et autonome. Les raisons de cette tendance à la pandémie de dépendance sont multiples et intriquées (niveaux d’éducation, styles et conditions de vie, obésité́, et augmentation de la précarité́). Par exemple, d’après les dernières estimations, on s’attend à ce que le nombre de personnes atteintes de démence triple en passant de 44 millions à l’heure actuelle à 135 millions à l’horizon 2050.

Le Dr. John Beard, Directeur du Département Vieillesse et qualité de vie de l’Organisation Mondiale de la Santé, affirme que : « Des réformes profondes et fondamentales des systèmes de santé et d’aide sociale seront requises. Mais nous devons être attentifs à ce que ces réformes n’aggravent pas les inégalités qui sont à l’origine d’une grande partie de la mauvaise santé et des limitations fonctionnelles que nous observons chez les personnes âgées ».

Le Dr. Ties Boerma, Directeur du Département Statistiques sanitaires et systèmes d’information à l’OMS, poursuit : « Si certaines interventions pourront s’appliquer dans le monde entier, il sera important que les pays surveillent la santé et l’état fonctionnel de leurs populations vieillissantes pour appréhender les tendances sanitaires et concevoir des programmes répondant aux besoins spécifiques qu’ils auront identifiés. Des enquêtes à l’échelle des pays, comme l’étude de l’OMS sur le vieillissement et la santé des adultes dans le monde (SAGE), le sondage mondial GALLUP et d’autres études longitudinales de cohortes sur le vieillissement au Brésil, en Chine, en Inde et en Corée du Sud, commencent à rétablir l’équilibre et apportent des données factuelles à l’appui des politiques, mais il reste encore beaucoup à faire.»

Mais, la responsabilité d’améliorer la qualité de vie des ainés dans le monde va bien au-delà du secteur de la santé. Les stratégies à mettre en place doivent s’efforcer de mieux prévenir et prendre en charge les maladies chroniques, en proposant des soins de santé à la portée de tous et en prenant en considération l’environnement physique et social des malades.

Comme pistes pour mettre en place ce « bien vieillir », on peut citer, pour exemples, l’encouragement des seniors à poursuivre une activité professionnelle, le dépistage précoce et la prévention de la fragilité, de la sarcopénie, ou dystrophie musculaire liée à l’âge, et des maladies chroniques (plutôt que le traitement) développer les cliniques mobiles pour les populations rurales…

Le Dr. Chatterji, également du Département Statistiques sanitaires et systèmes d’information à l’OMS, rajoute pour conclure : « Nous devons collectivement regarder au-delà des coûts associés couramment au vieillissement pour réfléchir aux avantages que peut apporter à l’ensemble de la société une population âgée, en meilleure santé, plus heureuse et plus productive ».

Sources : OMS : Communiqué de presse «Bien vieillir»: une priorité mondiale
Rapport : Importance du concept de FRAGILITÉ pour détecter et prévenir les dépendances «évitables» au cours du vieillissement